Rue Duplessis | Ma petite noirceur au Duceppe était une pièce très attendue de cette rentrée culturelle. Car Rue Duplessis | Ma petite noirceur, c’est d’abord un roman autobiographique de Jean-Philippe Pleau paru en 2024 qui raconte son histoire de transit social et de quête identitaire et qui a tout de suite rencontré un grand succès avec plus de 40 000 exemplaires vendus.
Jean-Philippe Pleau est un "transfuge de classe", un Édouard Louis à la québécoise mais en moins rageur et plus tendre envers son milieu d'origine.
Il nous raconte son parcours du quartier de la rue Duplessis à Drummondville dans une famille modeste et peu lettrée à son arrivée à la radio de Radio-Canada parmi les intellectuels. Mais la mobilité de classe gagnée grâce à l'éducation fait qu'il ne se sent plus totalement à l'aise dans sa famille ni dans le monde qu'il a rejoint, il a "le cul entre 2 chaises".
Un récit intime et vivant, avec beaucoup d'anecdotes, dans une adaptation théâtrale originale. Jean-Philippe Pleau - qui n'est pourtant pas acteur - interprète son propre rôle, accompagné des comédiens Steve Laplante et Michel-Maxime Legault qui donnent vie à plusieurs personnes de son entourage. En raison d’une poursuite judiciaire intentée par certains membres de sa famille, certains passages jugés litigieux ont été retirés de la pièce, rappelant combien l’exercice autobiographique peut parfois heurter les proches.
Sociologue et animateur radio, Jean-Philippe Pleau nous tend un miroir dans lequel beaucoup de spectateurs se reconnaîtront, ou du moins partiellement. Quand on sait par exemple que 42 % des étudiants à l’UQAM sont de première génération universitaire, cette ambivalence sociale doit être le lot de pas mal d'entre eux.
Rue Duplessis | Ma petite noirceur est bien plus qu’un témoignage personnel : c’est une réflexion universelle sur les fractures sociales et les identités multiples, portée avec sincérité et sensibilité.
du 3 septembre au 4 octobre 2025 au Duceppe
puis en tournée au Québec
Commentaires
Publier un commentaire