Simon Delisle lançait cette semaine à Montréal son 2e one man show intitulé Tache.
Maître de l'autodérision, l'humoriste tourne autour du mot tache dans son spectacle, que ce soit au sens propre pour le vitiligo dont il souffre, comme au sens figuré. Le presque quarantenaire semble avoir fait la paix avec le fait qu'il ne correspond pas aux canons de beauté, alors autant s'en amuser!
C'est avec une énergie exceptionnelle que Simon Delisle s'est donc présenté pour sa première médiatique, armé d'un texte ciselé qui fait rire ou sourire tous les 3 mots. Cynique à souhait, il avoue à un moment à quel point il haït l'expression "Merci la vie", alors qu'il vit avec une maladie auto-immune et le diabète, sans compter l'alopécie!
"Oui, madame, j'ai déjà eu des sourcils, moi!"
Ses points forts sont sans aucun doute son texte - pas étonnant vu qu'il a écrit pour Laurent Paquin, Mariana Mazza et Phil Roy; mais aussi le rythme. Le public, véritable cible de sa "mitraillette à gags", n'a pas une seconde de répit !
Parmi les meilleurs moments du spectacle, je dirai sans aucun doute les anecdotes croustillantes et humiliantes issues de ses pires spectacles en carrière ou encore le passage sur le fait que la vie l'a rendu en colère sans cesse à une certaine période, au point "d'avoir le goût de faire mal physiquement à Simon Boulerice" pour avoir sorti trop tard son livre audio Le pelleteur de nuages, œuvre abordant de manière attendrissante le vitiligo.
Même s'il saute du coq à l'âne, Simon Delisle ne perd jamais le fil conducteur du spectacle : la résilience. Il faut accepter que "la vie c'est de la marde" et qu'il faut passer au travers un certain nombre de deuils pour mieux vivre au quotidien. Sans épreuve, sans rire, la vie vaut-elle la peine d'être vécue?
On sort du spectacle avec le sentiment de vraiment connaître Simon Delisle, qui se dévoile à la fois vulnérable et fort, le tout agrémenté d'un sens de la formule incroyable.
Simon Delisle
Tache
en tournée au Québec jusqu'au printemps 2025
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