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Britannicus au TNM

Jusqu'au 20 avril 2019, le TNM met à l'affiche Britannicus, une pure tragédie classique. Le texte de Racine a beau avoir plus de 300 ans, il n'en reste pas moins universel et actuel.


L'argument

En l'an 55 après JC, le jeune empereur Néron fait enlever Junie, la fiancée de son demi-frère Britannicus, afin qu’il n’épouse pas une descendante de l’empereur Auguste, ce qui pourrait l’amener à réclamer le trône. Pour la mère de Néron, la terrible Agrippine, c’est une trahison. Jusqu’à ce jour, elle régnait à travers son fils, mais le sentant s’éloigner d’elle, elle souhaitait renforcer en sous-main le pouvoir de Britannicus. Quant à Néron, son coup de force politique a sur lui une conséquence inattendue : en voyant Junie escortée par ses geôliers, il tombe violemment amoureux d’elle.

Véritable chef d’œuvre, cette tragédie politique et passionnelle renferme beaucoup d'éléments très intéressants : la manigance politique, la soif de pouvoir, la passion, la trahison, la relation mère-fils mais aussi la haine entre frères. Le cocktail parfait pour divertir le spectateur.


Une mise en scène dépouillée et un jeu d'acteurs époustouflant

J'ai beaucoup aimé cette adaptation signée Florent Siaud, car elle est sobre, très efficace et moderne. L'emphase est clairement mise sur le texte, texte riche en double sens et rythmé par l'utilisation des alexandrins. Les premières minutes demandent donc une acclimatation, mais je suis retombé rapidement sous le charme de la forme.

Ce texte en alexandrins doit par contre être tout un défi pour les acteurs, car il impose un rythme particulier. Et les acteurs s'y conforment tous avec brio.  La troupe au complet excelle de passion, et je salue particulièrement le jeu de Francis Ducharme (Néron) et d'Éric Robidoux (Britannicus), tous deux forts inspirés et convaincants dans leurs personnages complexes. Sylvie Drapeau (Agrippine) est quant à elle magistrale. Evelyne Rompré (Junie), Marc Béland (Narcisse), Maxime Gaudette (Burrhus) et Marie-France Lambert (Albine) complètent cette distribution cinq étoiles.

À noter que le décor signé Romain Fabre est minimaliste, ce qui met encore davantage la lumière sur les personnages. Quelques projections sur une toile dorée mouvante supportent à l'occasion le jeu des acteurs.

En somme, bien qu'elle puisse être difficile d'accès essentiellement du fait de son texte en alexandrins, la pièce, l'urgence qui s'en dégage et la passion des personnages m'ont définitivement convaincu.

au TNM
du 26 mars au 20 avril 2019
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