Jusqu'au 7 octobre 2023, le Théâtre Jean-Duceppe propose une pièce fort intéressante intitulée Salle de nouvelles.
Résumé
"Présentateur-vedette d’une chaîne new-yorkaise depuis vingt ans, Howard Beale n’attire plus suffisamment de téléspectateur·trice·s. On l’avise qu’il lui reste deux semaines à la barre du journal télévisé avant son renvoi. De retour en ondes, il se lance alors dans un sermon enflammé et déclare qu’il se suicidera en direct le mardi suivant. Ses propos lui valent une nouvelle notoriété. Le public aime son franc-parler et les cotes d’écoute remontent en flèche. Le conglomérat qui l’emploie revoit ses plans: Howard Beale, prophète enragé, deviendra l’idole du peuple. Voilà le produit qui remettra le réseau sur la voie des profits. Mais Howard Beale n’a pas dit son dernier mot. "
crédit photo : Danny Taillon |
Une pièce magnifique et un jeu magistral
Adaptation du film Network (1976), Salle de nouvelles s'inscrit irrémédiablement dans la catégorie des comédies noires. Parmi les nombreux sujets abordés, les débuts de l’information-spectacle, la manipulation de la vérité, la course à l'audimat et donc au profit, l'exploitation populiste de la colère et de la peur, l'adultère... En somme, une critique au vitriol de l'industrie des médias qui s'est perdue en chemin.
J'ai vraiment tout aimé de cette pièce. Le thème du capitalisme inhumain dans les médias, la mise en scène hyper rythmée, les décors qui nous plongent dans les années 70 puis progressivement jusqu'à aujourd'hui, la profondeur des personnages principaux (principalement ceux pris dans des dilemmes moraux) et surtout le jeu d'acteur absolument incroyable de Denis Bernard, qui incarne à la fois la fragilité et l'intensité. Pas étonnant que le comédien ait reçu le prix d’interprétation masculine de l’Association
québécoise des critiques de théâtre.
La seule critique que l'on pourrait faire est le fait que la pièce peut paraître un peu "datée" du fait que la télévision et les téléjournaux ont certainement beaucoup moins d'influence sur la population que dans les années 1970. Aujourd'hui, n'est-ce-pas plutôt Facebook, X (Twitter) et autres qui ont un impact immense sur les nouvelles générations? Quoi qu'il en soit, la mécanique de l’information-spectacle reste la même, que ce soit sur les réseaux sociaux ou à la TV, et c'est ainsi que la pièce est tout à fait pertinente.
Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts
Du 6 septembre 2023 au 7 octobre 2023
Du 6 septembre 2023 au 7 octobre 2023
Billets ici
Commentaires
Publier un commentaire