Par notre collaboratrice Célia
C’est à la salle Fred-Barry du
théâtre Denise-Pelletier que nous avons assisté à la pièce Pour qu’il y ait un début à votre langue, la nouvelle création
de Steve Gagnon, produite par la compagnie Théâtre Jésus, Shakespeare et
Caroline.
Pour écrire cette nouvelle pièce,
Steve Gagnon s’est librement inspiré des deux romans de l’écrivain québécois
Sylvain Trudel, Le Souffle de l’Harmattan
et Du mercure sous la langue.
"2008, banlieue québécoise, Frédéric et Odile, 16 ans, rencontrent Wilson Lialo, un jeune garçon d’origine
Maasaï adopté par des parents québécois. Ils se lient immédiatement d’amitié
puisqu’ils portent le même inconfort, le même désir : la vie autour d’eux est
trop banale, triste et décevante, rien ne répond à leur besoin de sens, de
grandeur. Ils rêvent d’un ailleurs grandiose, d’une terre d’exil pour les
accueillir. Lors d'une cérémonie inspirée des origines de Wilson, la grange
brûle, Wilson meurt, Frédéric et Odile se perdent de vue.
2018, chambre d'hôpital en soins
palliatifs, Frédéric a 26 ans. Et pourtant, il attend la mort dans sa chambre.
Parce qu'il refuse de mourir dans la langue de ses parents qu'il trouve vide,
il ne parle plus à personne."
La pièce passe successivement
d’une époque à une autre, dans un décor intime et formé principalement d’un lit
d’hôpital, de néons, et d’une cuisinière. Il n’en faut pas plus pour plonger
dès les premiers mots dans ce spectacle qui dénonce le conformisme et l’abandon
des luttes pour le confort personnel.
Steve Gagnon bouleverse le
rapport scène-salle et « brise le quatrième mur » lorsque les acteurs
s’adressent directement au public. On se sent comme des témoins privilégiés et
les discours confrontants et émouvants tout au long de la pièce nous troublent.
Impressionnée par le jeu des
acteurs, les comédiennes Linda Laplante, Claudiane Ruelland, Pascale
Renaud-Hébert, Nathalie Mallette et les comédiens Frédéric Lemay, Daniel
Parent, Jonathan St-Armand et Richard Thériault nous offrent une performance éblouissante.
L’écriture de Steve Gagnon est toujours
aussi belle et touchante. Une nouvelle fois sa poésie engagée et accessible souhaite avant tout
bousculer et déranger.
Vous comprendrez que je ne peux
que vous recommander d’aller voir cette pièce qui se joue jusqu’au 20 avril.
Salle
Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier
Du 3 au 20
avril 2019
Billets de 29 à 44$
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