Pleurer au cinéma, c'est un grand classique pour moi, mais au théâtre, c'est beaucoup moins fréquent. Il faut dire que Le Terrier, la pièce actuellement à l'affiche au Théâtre Jean Duceppe a tout pour nous arracher quelques larmes.
Y a t'il pire chose au monde que de perdre un enfant? Becca et Louis ont perdu Danny, leur fils unique de 4 ans, 8 mois plus tôt et tentent de refaire surface comme ils peuvent. Ce drame les réunit tout en les séparant : l'un veut effacer tout ce qui peut lui rappeler Danny alors que l'autre chérit chaque trace du passé. À cela s'ajoutent les difficultés à communiquer avec la sœur de Becca qui vient de tomber enceinte, avec la mère de Becca qui compare sa propre souffrance à celle de sa fille car elle a aussi perdu un fils mais pas dans les mêmes conditions, avec l'adolescent qui a écrasé Danny alors que celui-ci a déboulé sur la route courant après son chien, et aussi avec les amis dont les enfants sont toujours là et continuent à grandir...
Crédit photo : Caroline Laberge
On voit sur scène toute la difficulté de survivre à son enfant, de ne pas culpabiliser et de résister en tant que personne et en tant que couple. Le chagrin ne disparaît pas, on apprend à composer avec...
Crédit photo : Caroline Laberge
Le jeu est tout en finesse, la mise en scène est souvent dans l'évocation plutôt que la représentation pour se concentrer sur le texte, et les pointes d'humour sont les bienvenues tout au long de l'heure et demie sans entracte que dure la représentation.
Je me suis sentie happée par ce drame familial très bien écrit. Le Terrier (Rabbit Hole) a été créé en 2006 par l'auteur David Lindsay-Abaire qui a remporté le prix Pulitzer en 2007 pour son texte. Après avoir été présenté à la salle Fred Barry du Théâtre Denise Pelletier en 2016, Le Terrier est repris dans une nouvelle mouture chez Duceppe avec une belle distribution, même si mon coup de cœur va à l'actrice qui incarne avec beaucoup de justesse la mère de Becca, Pierrette Robitaille.
Le Terrier, une pièce poignante mais qui montre toute la capacité de résilience dont nous sommes capables au fur et à mesure que le temps fait son oeuvre. On ressort de ce huis clos à la fois triste et plein d'espoir.
Au Théâtre Jean-Duceppe de la Place des Arts
jusqu’au 23 mars 2019
Billets de 25$ à 64$
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