Jusqu'au 5 décembre 2018, le Théâtre Denise-Pelletier présente Bonjour, là, bonjour de Michel Tremblay, dans une mise en scène de Claude Poissant.
Des thèmes forts
Michel Tremblay a écrit Bonjour, là, bonjour près de 10 ans après Les Belles-Soeurs. Il y aborde principalement les thèmes de l'incommunicabilité et de la tolérance, même d'autres thèmes forts sont aussi traités, comme le rôle de la femme dans les années 1970 au Québec, la bourgeoisie anglophone, l'inceste et l'inertie.Crédit photo : Gunther Gamper |
Serge revient d'un voyage de 3 mois en Europe. Rien n'a changé dans sa famille : ses quatre sœurs qui l'étouffent, son père de plus en plus sourd, ses deux vieilles tantes inséparables qui s'occupent de son père. Pourquoi Serge est-il parti? Pour prendre du recul sur sa relation inavouable avec sa sœur Nicole. S'aiment-ils vraiment? Est-il possible d'avouer ce lourd secret à leur famille?
Crédit photo : Gunther Gamper |
31 brefs tableaux jalonnent le chemin vers l'acceptation tacite de l'inceste frère-sœur, chemin entrecoupé par les névroses de chacun des personnages. La famille de Serge porte son lot de problèmes, partagés certes mais incompris. Un dialogue de sourds immuable.
Malgré le grand nombre de personnages, Michel Tremblay nous apporte suffisamment de détails sur la psychologie de chacun pour que le public puisse s'y attacher :
Avec sa mise en scène ultra-précise, Claude Poissant réussit à mettre en lumière tous les personnages enfermés dans leurs problèmes. On touche littéralement du doigt la toile d'araignée qui enserre Serge. En résulte un climat de tension palpable.
La distribution est formidable, chacun incarnant intensément son rôle, aussi complexe soit-il. Les conversations sans cesse entrecoupées doivent être tout un défi à relever pour les comédiens, et ils le font à merveille.
Certes le sujet est grave, mais le public rit des personnages qui reviennent sans cesse sur leurs marottes.
Au final, je dirais que c'est un magnifique texte, porté par une mise en scène sobre et des comédiens habités.
Malgré le grand nombre de personnages, Michel Tremblay nous apporte suffisamment de détails sur la psychologie de chacun pour que le public puisse s'y attacher :
- Gilberte (Diane Lavallée) et Charlotte (Annette Garant) : les deux tantes qui radotent, râlent, se plaignent, vivent collées mais qui ne se supportent pas;
- Armand (Gilles Renaud) : le père que la surdité isole mais n'empêche pas de comprendre ce qui est caché;
- Lucienne (Sandrine Bisson) : la sœur arriviste, matérialiste, qui est parvenu à prendre l'ascenseur social;
- Monique (Mireille Brullemans) : la sœur dépressive et malheureuse en mariage, obsédée par ses pilules;
- Denise (Geneviève Schmidt) : la sœur dont la joie de vivre, l'espièglerie en façade dissimulent mal son malaise. Son remède ? Manger;
- et enfin, Nicole (Mylène Mackay) : la jolie sœur, la fraîche, la sensible, l'amoureuse qui vit mal ce lourd secret.
Crédit photo : Gunther Gamper |
Un tragédie chorale brillamment interprétée
Il m'est difficile de dire pourquoi exactement j'ai autant aimé cette pièce, parce qu'elle est vraiment spéciale.Avec sa mise en scène ultra-précise, Claude Poissant réussit à mettre en lumière tous les personnages enfermés dans leurs problèmes. On touche littéralement du doigt la toile d'araignée qui enserre Serge. En résulte un climat de tension palpable.
La distribution est formidable, chacun incarnant intensément son rôle, aussi complexe soit-il. Les conversations sans cesse entrecoupées doivent être tout un défi à relever pour les comédiens, et ils le font à merveille.
Certes le sujet est grave, mais le public rit des personnages qui reviennent sans cesse sur leurs marottes.
Au final, je dirais que c'est un magnifique texte, porté par une mise en scène sobre et des comédiens habités.
Crédit photo : Gunther Gamper |
Un patrimoine de la culture québécoise à voir jusqu'au 5 décembre 2018 au Théâtre Denise-Pelletier!
du 7 novembre au 5 décembre 2018
billets à partir de 32$
billets à partir de 32$
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