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Nabucco

Du 20 au 27 septembre, l'Opéra de Montréal présente Nabucco de Verdi.
Pour ceux qui ne connaissent pas ce magnifique opéra, voici l'histoire :

L’action se déroule à Jérusalem et à Babylone en 586 avant Jésus-Christ. Nabucco, roi de Babylone, a triomphé des Hébreux. Zaccaria, leur grand prêtre, menace de tuer Fenena, fille de Nabucco, s’il ne renonce pas à ses menaces impies ; Fenena aime par ailleurs Ismaël, neveu du roi de Jérusalem. Seule la foudre divine semble stopper Nabucco qui, en osant se proclamer l’égal de Dieux, tombe terrassé : l’esclave Abigaille, persuadée jusque là d’être la fille légitime du roi, profite immédiatement de la situation pour lui ravir sa couronne, s’emparer du pouvoir et l’emprisonner. Eprise elle aussi d’Ismaël, Abigaille condamne Fenena au supplice. Depuis sa cellule, Nabucco prie le Dieu des Juifs ; il sera finalement libéré par ses hommes et interviendra juste à temps pour empêcher l’irréparable, sauvant sa fille Fenena et libérant les Hébreux opprimés. Abigaille périt empoisonnée, non sans avoir imploré le pardon pour ses crimes et béni l’union d’Ismaël et Fenena. - Source ici.
Mais pourquoi Verdi a-t-il composé cet opéra inspiré d'un épisode biblique au milieu du XIXème siècle ? Il faut en fait savoir que Verdi est un compositeur engagé, et qu'à cette époque, la population milanaise était sous domination de l'Autriche. Cette œuvre est donc un appel du peuple pour son indépendance.  Le paroxysme est le fameux « chœur des esclaves », véritable hymne à la liberté : 
Va, pensiero, sull’ali dorate;
Va, ti posa sui clivi, sui colli,
Ove olezzano tepide e molli
L'aure dolci del suolo natal!

Del Giordano le rive saluta,
Di Sionne le torri atterrate...
Oh mia patria sì bella e perduta!
Oh membranza sì cara e fatal!

Arpa d'or dei fatidici vati,
Perché muta dal salice pendi?
Le memorie nel petto raccendi,
Ci favella del tempo che fu!

O simile di Solima ai fati
Traggi un suono di crudo lamento,
O t'ispiri il Signore un concento
Che ne infonda al patire virtù!
Va, pensée, sur tes ailes dorées ;
Va, pose-toi sur les pentes, sur les collines,
Où embaument, tièdes et suaves,
Les douces brises du sol natal !

Salue les rives du Jourdain,
Les tours abattues de Sion ...
Oh ma patrie si belle et perdue !
Ô souvenir si cher et funeste !

Harpe d'or des devins fatidiques,
Pourquoi, muette, pends-tu au saule ?
Rallume les souvenirs dans le cœur,
Parle-nous du temps passé !

Semblable au destin de Solime
Joue le son d'une cruelle lamentation
Ou bien que le Seigneur t'inspire une harmonie
Qui nous donne le courage de supporter nos souffrances !
 
Et ce qui est étonnant dans la mise en scène présentée à Montréal, c'est qu'il y a un spectacle dans le spectacle. En effet, l'Opéra débute en Italie en 1842 avec les notables qui se placent aux balcons (sur scène) et qui regardent donc l'opéra en même temps que nous.
À la fin de l'Opéra, lors des salutations des chanteurs aux notables italiens, ils entonnent de nouveau le chœur des esclaves alors qu'ils sont tenus en joue par des gardes.
C'est la première fois que nous voyions cet Opéra et nous avons été plus que conquis : par la qualité des chants, la superbe musique (très entraînante), les costumes, les décors mais surtout par les interprétations du chœur des esclaves. Il faut dire que quand plus de 50 choristes sur scène entonnent cet hymne magnifique, l'émotion est à son comble.
Je vous recommande vivement d'aller voir cet opéra qui va vous séduire à coup sûr!
Merci à l'Opéra de Montréal de nous avoir invités à l'avant-première.

By Frank ;-)


* Article fait suite à une invitation médias mais tous les avis nous sont propres.

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