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La Corriveau - la soif des corbeaux
Le spectacle de théâtre musical La Corriveau - la soif des corbeaux s'installe cette semaine au Monument-National de Montréal pour seulement 4 représentations (pour le moment), avant de partir pour Joliette et Victoriaville cet été.
Le spectacle
"La Corriveau - la soif des corbeaux, théâtre musical original qui donne vie et rétablit les faits de l’une des légendes les plus passionnantes du Québec, a conquis le public et séduit la critique dès la première représentation à l’été 2022 à Joliette! Au fil d’une enquête et d’un procès aux milles allures, seront mises en scène les nombreuses divergences et distorsions de l’histoire tragique de la Corriveau. Cette histoire-là a le dos large… Elle entraîne dans son sillon des femmes par milliers, des femmes assassinées, des femmes pointées du doigt pour avoir parlé, pour avoir osé, pour avoir chanté trop fort, pour avoir hurlé à la lune et danser dans la lumière… Les sorcières d’hier ont mis au monde toutes celles qui brûlent encore aujourd’hui. La seule chose qui a changé, c’est la façon de mourir."
L'histoire
"La condamnation de Marie-Josephte Corriveau par une cour martiale britannique en 1763, après un procès dans une langue que l'accusée ne comprend pas, a pour objectif d'imposer l'ordre et la soumission au peuple conquis, de servir d'exemple. L'exposition dans une cage du cadavre de la Corriveau ne fait qu'accentuer l'horreur du destin tragique de cette jeune mère qui, juste avant de mourir, a avoué avoir tué son second mari.
Aujourd'hui, il est possible de déduire que Marie-Josephte était fort probablement une femme victime de violence conjugale, qui a désespérément voulu mettre un terme à sa souffrance pour protéger ses enfants. Près de 260 ans plus tard, il est facile de faire un parallèle avec plusieurs cas d'agressions sur les femmes, récemment rapportés dans l'actualité.
Comment cette jeune mère de trente ans s’est transformée en vieille et hideuse sorcière ayant tué sept maris et dont l’esprit revient encore aujourd’hui d’entre les morts pour tourmenter les hommes? Son histoire s’est déformée de bouches à oreilles, au fil du temps. Cette fois-ci, l’histoire est racontée à travers la bouche de ceux qui n'ont pas assez parlé. Une histoire ancienne qui reflète certains rouages de notre actualité."
Un spectacle sans comparaison
Même si l'on connaît d'avance le dénouement de l'histoire, le spectacle m'a tenu en haleine tout le long grâce à une créativité remarquable, que ce soit dans les textes parlés ou chantés, dans la musique, dans la mise en scène ou même dans les décors/costumes.
Les huit interprètes sur scène donnent une performance magnifique, aussi bien dans l'interprétation que dans le chant. En plus de leur talent indéniable, se dégagent une grande sincérité et un grand engagement à conter cette histoire antiféministe très noire.
Bien que l'histoire de La Corriveau date du XVIIIe, le public ne peut que faire des parallèles avec les dérives contemporaines des réseaux sociaux et de leurs qu'en-dire-t-on qui mènent à des lynchages sur la place publique virtuelle. Les siècles passent et les rumeurs continuent de saboter les communautés.
Avec Renaud Paradis, Hélène Major, José Dufour, Frédérique Mousseau, Karine Lagueux, Simon Labelle-Ouimet, Jade Bruneau et Simon Fréchette-Daoust
Mise en scène Jade Bruneau | Texte et paroles Geneviève Beaudet et Félix Léveillé | Chansons Audrey Thériault | Direction musicale et arrangements Marc-André Perron | Musiciens Marc-André Perron, Chris Barillaro, François Marion | Décor et costumes Adam Provencher
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