Le Théâtre du Nouveau Monde (TNM) met à l'affiche jusqu'au 15 octobre Courville, pièce écrite et mise en scène par Robert Lepage. Cette pièce a l'originalité de n'accueillir qu'un seul comédien sur scène et d'offrir les autres rôles à des marionnettes.
Argument
Courville, banlieue de la Ville de Québec bordant les chutes Montmorency. L'effervescence du milieu des années 1970: la montée du Parti Québécois, la place de l'anglais au Québec, la guerre froide, la musique rock etc.
Simon a 17 ans, son père vient de mourir. Il vit maintenant au sous-sol du bungalow car c'est un oncle bizarre qui loue son ancienne chambre à sa mère maintenant. L'adolescent entretient une relation confuse avec son amie anglophone Sophie. Lui n'a qu'une seule personne en tête: le sauveteur de la piscine municipale.
Simon est maintenant sculpteur, et il vient nous raconter cette époque douloureuse à l'aide de marionnettes auxquelles il prête sa voix.
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| Crédit photo: Yves Renaud |
Une mise en scène époustouflante, un jeu impeccable
La grande particularité de cette pièce est le fait qu'elle mette en scène un vrai comédien au milieu de marionnettes, à l'instar de l'art traditionnel japonais du bunraku. Ces marionnettes de taille moyenne étonnent car elles naviguent entre réalisme et poésie. Animées divinement par trois marionnettistes dont on oublie l'existence au bout d'une minute, on se retrouve à les dévisager pour déceler l'émotion de ces personnages tout aussi profonds qu'Olivier Normand, le comédien aux multiples talents.
Il faut aussi saluer les incroyables décors, qui en quelques secondes, nous font passer du sous-sol de Simon à une baignade dans la rivière Montmorency, de la piscine municipale aux corridors de l'école secondaire. Le tout grâce à un énorme caisson en plan incliné que l'on hisse ou descend, et sur lequel de magnifiques projections sont parfois projetées.
J'ai beaucoup aimé l'histoire de ce jeune homme aux prises avec les affres d'une adolescence difficile, dans une famille défaillante. Grâce aux manipulations habiles des marionnettistes et aux voix prêtées aux marionnettes, le spectateur ne peut rester insensible à la douleur, aux doutes et même aux émois de Simon.
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| Crédit photo: Yves Renaud |
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